La traversée de la Méditerranée reste l’un des itinéraires les plus dangereux pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe. Si le Maroc a toujours été la proie à ce fléau, des pays comme la Libye et la Tunisie ont vu les embarcations de la mort se multiplier depuis leurs Révolutions respectives.
Les migrants sub-sahariens et la roulette russe migratoire
Des milliers de migrants et de réfugiés attendent « leur jour de chance » en Afrique du Nord pour passer de l’autre côté de leur Méditerranée. Dernier obstacle entre les difficultés de leur présent et l’espoir d’une vie meilleure sur le Vieux Continent, la Méditerranée est perçue comme le dernier rempart à l’eldorado européen. Cette traversée s’avère finalement plus risquée que prévu, et s’impose aujourd’hui comme l’une des routes migratoires les plus meurtrières du monde, alors même qu’aucune guerre ou instabilité sécuritaire majeure ne sont à déplorer des deux côtés de la Méditerranée. Chaque année, les victimes se comptent par milliers, avec hommes, femmes, enfants et vieillards.
Pour les plus chanceux de ces migrants, le voyage verra l’intervention d’une ONG ou d’un passeur qui les aidera à se rendre en Europe. Pour les moins fortunés, les embarcations artisanales dans lesquelles ils tentent ce dernier voyage deviendront des cercueils gorgés d’eau dans les profondeurs de la Méditerranée.
A la dérive en Méditerranée, 25 migrants ont été retrouvés et secourus par un ferry espagnol le 20 juin. Les 22 autres migrants qui étaient à bord n’ont pas survécu au voyage. Aucun corps n’a été retrouvé à bord du navire. Selon les passagers secourus, les défunts ont été jetés à la mer par-dessus bord au cours du voyage. Corroborant cette affirmation, une ONG a confirmé qu’un navire de migrants transportant 49 personnes avait effectivement quitté la ville marocaine d’Al Hoceima pour l’Espagne.
L’espoir lointain d’un avenir décent
Fuyant la violence, la pauvreté et la persécution, des dizaines de milliers de migrants tentent chaque année de se rendre en Europe, leur détermination étant remise en question chaque fois qu’un de leurs compagnons de voyage succombe à ses rêves d’une vie meilleure. Bien que des milliers de personnes continuent de tenter la traversée, le voyage à travers la Méditerranée n’a jamais été aussi dangereux. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) signale que près de 2% des migrants et réfugiés qui tentent la traversée n’atteindront jamais leur destination. Malgré les risques, l’espoir d’un avenir meilleur est encore assez fort pour inciter des milliers de personnes à tenter le voyage, quelles que soient leurs chances de survie.
Avec peu de sympathie de la part des gouvernements marocains ou européens, beaucoup de ces réfugiés sont laissés pour compte, constamment menacés par la traite des êtres humains comme on l’a récemment vu en Libye, la violence, l’arrestation et le harcèlement. Bien que ces décès ne soient ni les premiers ni les derniers, ils nous rappellent douloureusement jusqu’où les migrants sont prêts à aller dans l’espoir d’un avenir décent.