Le président Donald Trump a une nouvelle fois rejeté en bloc une allégation de la journaliste Jean Carroll selon laquelle il l’aurait agressée sexuellement dans le vestiaire d’un grand magasin de Manhattan dans les années 1990. Pour une fois, cette énième allégation est quasiment passée inaperçue dans les médias américains.
Trump épingle les accusations calomnieuses à vocation publicitaire
Carroll, une chroniqueuse très en vue dans la scène médiatique américaine, a dit avoir rencontré Donald Trump dans une célèbre enseigne de prêt-à-porter en 1996, alors que le magnat de l’immobilier de l’époque était encore marié à Marla Maples. La célèbre journaliste prétend qu’après que Trump lui a demandé conseil pour choisir un cadeau et qu’ils se sont mis à parler, il l’a agressée sexuellement dans les loges de la section lingerie du magasin. Le président américain a déclaré ne jamais avoir rencontré Jean Carroll et l’a accusée d’avoir inventé cette histoire de toutes pièces pour stimuler la vente de son livre. Ces déclarations, relayées par un communiqué diffusé par la Maison-Blanche, ont suffi à tuer l’histoire dans l’œuf… dans un contexte marqué par la multiplication des accusations calomnieuses à des fins publicitaires, comme ce fut le cas dans l’affaire Swetnick.
Carroll a publié son récit de l’agression présumée dans le New York Magazine. Trump a par la suite accusé le magazine d’essayer de sauver sa notoriété en multipliant les articles trash sans aucune preuve, comme le ferait un tabloïd. Il s’agit d’un extrait de son livre dans lequel elle allègue avoir été agressée à plusieurs reprises, notamment par Trump mais aussi un ancien dirigeant de CBS.
Carroll ne souhaite pas déposer plainte contre le président
Plus d’une douzaine de femmes ont accusé Trump de mauvaise conduite sexuelle avant que le récit de Carroll ne soit publié en avant-première de son prochain livre. Trump a nié toute allégation d’agression. Dans son livre, Carroll cite une réponse de la Maison-Blanche qui affirme que cette histoire est dénuée de toute vérité. Elle explique qu’elle n’avait jamais fait part de ces allégations auparavant en raison des difficultés auxquelles les femmes sont souvent confrontées après avoir accusé des hommes puissants d’inconduite sexuelle. Elle a également dit qu’elle l’avait confié à deux amies peu après l’incident présumé, sans jamais le signaler à la police en raison de la richesse et de l’influence de Trump. A l’occasion d’une interview promotionnelle, Carroll a déclaré qu’elle ne porterait pas plainte contre Trump. Elle a même affirmé que cet épisode de l’empêchait pas de vivre sa vie comme elle l’entendait.
Le comportement présumé de Donald Trump à l’égard des femmes a été un sujet de controverse majeur depuis les premiers jours de sa campagne à la présidence jusqu’à aujourd’hui. De nombreux membres de sa campagne et de son parti croyaient que sa candidature à la présidence était terminée après la parution d’une cassette montrant Trump se vantant d’avoir agressé sexuellement des femmes tout au long de sa vie. Plus tard, le président a minimisé ses remarques en disant qu’il s’agissait d’une conversation de vestiaire. Dans une nouvelle déclaration, M. Trump a insinué que les allégations faisaient partie d’un stratagème politique des démocrates visant à le discréditer. Il a également affirmé que ses accusatrices étaient payées pour tenir ce genre de discours. Il a également mis au défi Carroll d’apporter une preuve, comme une vidéo issue des caméras de surveillance que tous les centres commerciaux possèdent en règle générale. Carroll aborde d’ailleurs cette question dans son livre, reconnaissant que la loi new-yorkaise de l’époque n’interdisait pas explicitement les caméras de sécurité dans les loges, mais que le grand magasin en question n’en était pas équipé à l’époque. Carroll est devenue célèbre au début des années 1990 pour sa chronique de conseils dans « Elle Magazine », et était bien connue dans la scène médiatique new yorkaise. Le New York Magazine a publié une photo datant de 1987 montrant Carroll, Trump et leurs conjoints respectifs prenant la pose… ce qui vient contredire la déclaration du président.