Un nouveau président a été élu en Macédoine du Nord, mais il doit d’abord obtenir l’autorisation de l’Union européenne pour commencer les négociations européennes. La Bulgarie assure actuellement la présidence de l’Union européenne et a donc un certain pouvoir sur ces négociations. Cependant, si les Bulgares votent contre leur gouvernement actuel, ils pourraient avoir besoin d’un nouveau gouvernement avant même d’envisager de donner une chance de succès aux négociations d’adhésion avec Skopje.
Une dynamique qui se perd
Le débat en cours sur l’élargissement de l’Union européenne a atteint un nouveau sommet avec l’Albanie qui devrait bientôt prendre la place qui lui revient en tant que pays candidat officiel, mais pas tout de suite. La Bulgarie ayant maintenu son droit de veto à l’encontre de l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE, on craint que le processus ne s’essouffle et que le temps soit écoulé pour ce cycle de négociations sans que les deux pays y participent ensemble.
La question de l’élargissement est entourée de controverses, avec des opinions tranchées des deux côtés. Le bruit généré par les ONG favorables à l’élargissement et les grandes campagnes médiatiques de l’UE ont éclipsé tout progrès réel qui pourrait être réalisé avant que la Slovénie ne prenne la présidence pour six mois à partir de juillet 2021.
Des gestes qui ne servent à rien
Les tentatives de débloquer le veto permanent de la Bulgarie sur la Macédoine du Nord ont été vaines en mai, et on ne sait toujours pas si le travail accompli visait simplement à prouver que les sceptiques de l’élargissement de l’Europe du Sud-Est ont tort à ce sujet.
L’EU, les responsables se sont rendus en Bulgarie pour discuter avec le pays de leur proposition de compromis.
Une visite de ministres des affaires étrangères de trois États membres a renforcé le soutien diplomatique de Skopje. Les ministres autrichien, tchèque et slovène ont manifesté leur soutien à la Macédoine du Nord après s’être rendus dans leur capitale le 22 mai pour demander instamment que les négociations d’adhésion à l’UE commencent si possible dès le mois prochain. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un événement sans précédent, ce spectacle a fait sourciller certains observateurs qui se sont demandés pourquoi des pays souhaitaient tant l’adhésion de la Macédoine du Nord, alors qu’elle n’est pour l’instant qu’un observateur et qu’elle n’a aucun espoir de la rejoindre prochainement.
Le ministre allemand des affaires européennes a déclaré, lors d’une visite à Skopje, qu’il voyait encore une possibilité de progrès dans les négociations d’adhésion à l’UE de la Macédoine du Nord. Pour ne pas être en reste, l’ambassadrice américaine a commenté l’adhésion potentielle de son pays hôte à l’UE tout en parlant des conversations en cours avec la Bulgarie et la Macédoine du Nord concernant l’avancement de leur adhésion.
Un accord bilatéral ?
La Bulgarie a été claire sur sa position à l’égard de la voie européenne Macédoine-Skopj, affirmant qu’elle passe par Sofia. Les récentes déclarations des officiels sont un signe d’optimisme et d’actions imminentes avant les élections. Le temps nous dira s’il s’agit d’une nouvelle tactique de retardement ou d’une action réelle qui progresse si les conditions sont réunies. Le gouvernement bulgare souhaite que la Macédoine du Nord reconnaisse officiellement que sa langue a des racines bulgares historiques.
La Macédoine du Nord a résolu en 2018 son différend de 29 ans avec la Grèce voisine concernant le nom du pays. L’histoire de ce différend est complexe et remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque la Yougoslavie a été créée et baptisée du nom du roi serbe Alexandre, qui avait été assassiné en 1914 par des nationalistes bulgares de l’autre côté de la frontière. En 1991, dans le but de resserrer les liens entre les pays yougoslaves, y compris la Serbie et le Monténégro (dont le nom a changé par la suite), ces deux pays ont été désignés ensemble sous le nom de « Yougoslavie ».