Le 14 mars dernier, les rangs de l’hémicycle du Palais de l’Iéna, où siègent les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), étaient clairsemés. L’objet du vote du jour ? L’adoption d’un avis intitulé « Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique ». Vaste sujet, qui suscita quelques discussions et déboucha sur l’adoption de recommandations ambitieuses, notamment celle de faire de la France « un modèle de l’intégration du genre dans les politiques publiques environnement/climat et de développement 1».
Genre et climat. L’association de ces deux mots fait surgir des images devenues banales de groupes de femmes fuyant les zones inondées. Ou encore celles de mères de famille ou de jeunes filles tentant d’assurer la survie quotidienne des foyers face aux conséquences de la déforestation et de la montée des eaux.
Et cette représentation est fondée. Les données chiffrées le confirment : les catastrophes engendrées par le changement climatique frappent plus durement les femmes, qui représentent 70 % des populations les plus pauvres.
Dans la Corne de l’Afrique comme en Éthiopie, dans le bassin du Lac Chad, dans la région du Niger ou encore au Bangladesh et au Pakistan, les phénomènes d’exodes massifs liés au changement climatique ont mis en avant la vulnérabilité des femmes, confrontées à la perte matérielle, à l’insécurité et la violence. Dans d’autres cas, les femmes sont contraintes de rester en base arrière afin d’assurer les travaux agricoles et domestiques, tandis que les hommes émigrent en milieu urbain à la recherche d’un emploi. Leurs revenus tendent à diminuer, tandis que leur charge de travail augmente. Les filles doivent ainsi parcourir de plus grandes distances pour aller chercher de l’eau à cause des épisodes de sécheresse et de canicule. Les répercussions sociales sont multiples dans ces régions du monde particulièrement marquées par l’accélération de la crise environnementale. Dans certains pays, le taux de scolarisation a diminué tandis que les mariages précoces et forcés se sont démultipliés, les familles devant se résoudre à diminuer le nombre de bouches à nourrir.
Pourtant, cette perception des femmes comme victimes ne doit pas cacher une autre réalité : celle de la détermination et de l’incroyable capacité d’action qu’elles déploient face aux effets du dérèglement climatique. La lumière est régulièrement projetée sur les engagements de certaines d’entre elles, femmes de pouvoirs ou personnalités médiatiques telles que Greta Thunberg ou Christiana Figueres, ancienne responsable de l’ONU en charge des négociations climat durant la COP21. Au-delà de ces visages connus, elles sont des milliers d’anonymes dans le monde à mettre en œuvre chaque jour des solutions et à exiger d’être au centre des décisions pour adapter le monde à la nouvelle donne environnementale. Face aux obstacles culturels et économiques, qu’elles rencontrent sur leur chemin, elles font preuve d’une ténacité qui force le respect.
Les femmes sont précieuses pour lutter contre les effets du changement climatique
Les femmes occupent une position clé dans les actions d’adaptation au réchauffement climatique. Historiquement cantonnées aux charges domestiques, elles ont engrangé au cours des siècles des connaissances précieuses liées à la collecte et au stockage de l’eau, à la préservation et au rationnement de la nourriture et à la gestion des ressources naturelles. Des études réalisées sur des communautés particulièrement exposées aux effets du réchauffement climatique démontrent que celles-ci disposent d’une meilleure capacité à gérer les catastrophes naturelles lorsque les femmes sont en charge de la prévention, des alertes et des efforts de reconstruction. Cet atout s’expliquerait notamment par leur capacité à partager l’information et à mobiliser rapidement leur communauté. « Les femmes sont disproportionnellement impactées par les effets du changement climatique, explique Nathalie Prado, Directrice Générale du fonds d’investissement vert EcoEnterprises Fund. Dans le même temps, elles tiennent un rôle important pour lutter contre ces effets. Du fait de leur position, les femmes ont su d’adapter et s’appuyer sur leur capacité de résilience pour affronter des situations difficiles tout en prenant plus de place dans la prise de décision au sein de leur communauté ». En Afrique par exemple, les femmes âgées représentent des points de référence pour les communautés pour leur savoir lié à la détection précoce des catastrophes et à la gestion de leurs conséquences, un savoir qui est transmis de génération en génération2.
Les femmes constituent également près de la moitié des agriculteurs à travers le monde, même si moins de 20% d’entre elles sont propriétaires de leurs terres. Elles opèrent des choix portant sur la gestion des terres et des sols et les modes de culture. En tant que consommatrices, leurs choix d’achat pèsent sur le volume des émissions de gaz à effet de serre liées au cycle entier de production, de consommation et de recyclage. Elles sont ainsi des milliards à travers le monde à prendre chaque jour des décisions ayant une influence sur la quantité de carbone émise dans l’atmosphère.
Sur le plan politique, de nombreuses études ont démontré que la représentation et la participation active des femmes à la prise de décision, au niveau national comme au niveau local conduisait à une meilleure prise en compte des questions environnementales3. Selon l’ONU, la capacité des femmes à trouver des solutions climatiques qui dépassent les divisions politiques ou ethniques a joué un rôle essentiel dans les régions où la population est tributaire de ressources naturelles comme la pêche, l’agriculture et la foresterie pour subvenir à ses besoins, ou dans les zones où des écosystèmes entiers sont menacés, comme les petits États insulaires, l’Arctique et l’Amazonie.
Dans le milieu urbain, où se concentre plus de la moitié de la population mondiale, la prise en compte du point de vue et des besoins spécifiques des femmes émerge lentement. Professeure à l’Université technologique de Nanyang de Singapour, Perrine Hamel étudie les impacts des infrastructures vertes sur la résilience des villes face au changement climatique. « Lorsque nous concevons un projet, explique-t-elle, nous devons d’abord nous demander : pour qui concevons nous cette infrastructure ? Qui en bénéficiera, directement ou indirectement ? » Concernant la prise en compte de l’impact sur les femmes en particulier, « elle commence à émerger dans nos travaux, souligne Perrine Hamel, nous avons par exemple initié un projet en collaboration avec les communautés dans les zones d’habitat informel (« bidonvilles ») à Bangkok où nous travaillons avec les femmes responsables des communautés. Je pense que la dimension du genre prendra une place croissante pour déterminer le choix d’infrastructure verte, en raison des différentes contraintes et des besoins des femmes, que cela soit à Bangkok ou ailleurs».
En France, le récent avis du CESE pointe du doigt les politiques publiques nationales, notamment la mobilité ou l’aménagement du territoire, qui « ne prennent pas ou peu en compte le genre […], largement absent des différents scenarios de transition écologique ».
À Sao Paul, au Brésil, où la pollution automobile est responsable de 72,6% des GES, les autorités ont décidé d’étendre le réseau des pistes cyclables de la ville. Malgré la mise en place des nouvelles pistes de vélo, le nombre de femmes cyclistes est resté faible. La ville de Sao Paulo a réalisé que les principales préoccupations des femmes, notamment la sécurité, n’avaient pas été prises en compte dans le tracé. Elle a alors finalement intégré les femmes à la réflexion sur l’organisation territoriale de la ville et redessiné une partie de pistes, y intégrant des pistes de vélo dédiées aux femmes ainsi qu’un meilleur éclairage.
Les inégalités persistantes empêchent les femmes de jouer pleinement leur rôle dans la lutte pour préserver l’environnement
L’exemple de la ville de Sao Paulo illustre un paradoxe : lorsqu’il s’agit de prendre des décisions ayant un impact sur l’environnement, les femmes sont souvent absentes autour de la table. Les hautes sphères de la diplomatie n’échappent pas à cette tendance : les femmes représentent moins de 30% des membres des instances nationales et internationales en charge des négociations sur le climat). Lors de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 2022, les femmes ne représentaient que 37 % des membres des délégations et n’ont eu droit qu’à 29 % du temps de parole. Cette position en retrait sur la scène politique les empêche de jouer pleinement leur rôle dans l’élaboration des politiques climatiques, et dans leur mise en œuvre. Pire encore, leur sous-représentation peut même conduire à accroître les inégalités existantes et à réduire l’efficacité des politiques climatiques.
Au-delà du champ politique, les secteurs professionnels qui contribuent au réchauffement climatique, et qui sont impactés par lui, – tels que la planification urbaine, l’architecture, le logement, l’énergie, le transport, gestion de l’eau, – sont nombreux. Ces secteurs doivent faire l’objet d’importants changements en vue de réduire de moitié les émissions de GES d’ici 2030. Or dans de nombreuses cultures les femmes sont écartés de leur plus jeune âge des enseignements scientifiques, entrainant ainsi de fortes inégalités dans ces filières d’ingénierie, largement dominés par les hommes.
Dans le domaine de la recherche, en moyenne seuls 30% des chercheurs en sciences dites dures dans le monde sont des femmes. Pourtant les femmes ont un rôle clé à jouer dans la recherche de solutions technologiques en faveur du climat. Une équipe a analysé 1 275 articles publiés depuis 1975 et ont démontré que les femmes seraient globalement plus motivées par l’impact social de leurs recherches4. En amont du processus d’innovation, elles seraient davantage intéressées que les hommes par la recherche de nouvelles technologies moins énergivores ou de substituts aux technologies existantes. Ce positionnement particulier des femmes traduit-il un rapport différent à la technologie et une méfiance plus générale à l’égard de solutions soi-disant miraculeuses pour sauver le climat ? Elles sont en tout cas moins nombreuses que les hommes à croire que la technologie pourra résoudre la crise climatique sans modifier notre mode de vie.
L’étude montre également la relative meilleure productivité des femmes, celles-ci se focalisant sur une question de recherche qui les animent et, délaissant les questions qui pourraient être travaillées par opportunisme de carrière ou par curiosité secondaire. Cette posture les conduit à être plus efficace lorsqu’il s’agit de transformer l’invention, consignée dans un brevet, en innovation. Un point important dans un contexte où il est urgent de trouver des solutions technologiques alternatives à celles actuellement en vigueur pour lutter contre le changement climatique.
Bonne nouvelle : il existe donc une marge de manœuvre, car combler ce déficit de femmes dans la recherche permettre d’accélérer la recherche de solutions innovantes pour le climat. Or, il existe des signes persistants de discriminations à l’égard des femmes dans le domaine de l’innovation, que ce soit à l’embauche à des postes de cherche ou à la promotion à la tête de laboratoires de recherche… Les auteurs de l’étude concluent ainsi que « la lutte contre les discriminations femmes/hommes dans le monde économique semble être un bon moyen pour accélérer l’efficacité d’un processus d’innovation technologique pour lutter contre le changement climatique. »
Les inégalités dans le domaine de la recherche scientifique se prolongent dans le secteur de la technologie verte (« green tech »), largement dominé par les hommes. Il s’agit pourtant d’un secteur prometteur : le volume des fonds investis dans la technologie climatique croît actuellement 5 fois plus vite que volume total de financement en capital-risque, traduisant ainsi un niveau élevé de demande dans ce secteur d’innovation. Or, au Royaume-Uni par exemple, seules 5% des positions dirigeantes dans le secteur de la tech sont occupées par des femmes. « Même dans un pays aussi développé que le Canada, déplore Talal Rafi, économiste et membre expert du Forum économique mondial, moins d’une start-up verte sur 5 compte une femme parmi ses créateurs. Les femmes sont confrontées non seulement aux préjugés sexistes, mais aussi au piège du travail non rémunéré. Le temps qu’elles consacrent aux activités de soin (care work) occupent du temps qu’elles pourraient dédier au développement de leurs compétences et de leur réseau. Cette disparité existe dans l’ensemble des pays, à différentes échelles. Là encore, elles s’enclenchent dès l’école où, freinées par des préjugés, des normes et attentes sociales qui influent sur le choix de leurs matières, les filles demeurent sous-représentées dans l’enseignement des sciences, De ce fait, les femmes restent minoritaires dans les carrières technologiques et le manque de modèles féminins constitue un obstacle pour les jeunes entrepreneuses de la « green tech ».
Lorsque les femmes sont décidées à se lancer malgré tout dans l’aventure de la green tech, elles se trouvent confrontées à un obstacle majeur : l’accès au financement. Des travaux conduits par des chercheuses de l’Université d’Harvard, du MIT et la faculté de Wharton ont mis en lumière les discriminations sexistes: quand une même idée de projet vert est présentée (ou plutôt “pitchée” dans le jargon du high tech) par une voix féminine et par une voix masculine, les deux-tiers des investisseurs choisiraient de financer le projet porté par la voix masculine5. Ce préjugé pourrait s’expliquer par le fait que 88% des décideurs dans les sociétés en capital risque sont des hommes. Quand il s’agit de créer des solutions innovantes favorables à l’environnement, la vision et l’expertise des femmes manquent cruellement.
Dans le secteur agricole, fortement impacté par les dérèglements, l’inégal accès des femmes au financement prive les exploitantes d’un levier considérable pour s’adapter à la nouvelle donne climatique. En effet, les exploitations agricoles familiales dirigées par des femmes sont généralement plus petites que celles dirigées par des hommes. Compte tenu de cette dimension plus réduite, d’après l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les femmes ne bénéficient généralement pas des financements nécessaires pour couvrir les pertes liées aux conditions climatiques ou pour adopter des technologies qui pourraient rendre leur exploitation plus efficiente et résistante aux changements climatiques. Cependant, améliorer les conditions des agricultrices pourrait accroître le rendement de leur exploitation de 20 à 30 %, renforcer la fertilité des sols et protéger les écosystèmes. Les investissements dans les systèmes informatiques, les assurances contre les risques climatiques, les cultures résistantes et les techniques offrant des gains de temps pourraient améliorer le rendement des agricultrices et, parallèlement, renforcer l’égalité entre les sexes et accroître la production agricole.
L’émergence de solutions innovantes pour favoriser l’action climatique des femmes
Face à ces difficultés, les femmes s’organisent et d’autres formes d’accès au financement prennent forme. Dans les pays en développement, les associations villageoises d’épargne et de crédit (VSLA en anglais) permettent ainsi à des membres d’une communauté, dont une écrasante majorité de femmes, de s’autogérées. Selon ce système, des groupes de 15 à 25 membres individuels issus d’une communauté se réunissent régulièrement afin de mettre en commun de l’argent dans un espace sûr, d’économiser ensemble, d’accéder à de petits prêts et d’obtenir une assurance d’urgence. Ce type d’autogestion a démontré la capacité à augmenter la capacité de femmes à faire face aux chocs générés par le réchauffement climatique, comme les sécheresses par exemple et à créer un filet de sécurité pour leur propre foyer, et pour leur communauté en général.
Depuis quelques années, les acteurs financiers ont également pris la mesure du rôle joué par les femmes dans la lutte contre le réchauffement climatique et de nouveaux modèles de fonds d’investissement ont émergé. Le fonds EcoEnterprises Fund par exemple a investi dans 45 projets portés par des communautés locales dans les secteurs de l’agroforesterie, aquaculture ou encore l’écotourisme en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Les entreprises ayant bénéficié de ce soutien financier contribuent à promouvoir un développement économique équitable, la protection des ressources naturelles et la résilience climatique tout au long des chaînes d’approvisionnement rurale. « Ensemble, ces entreprises ont non seulement créé des relations à long terme avec les communautés rurales, mais également créé des emplois formels pour près de 5 500 femmes et bénéficié à plus de 50 000 fournisseurs, dont beaucoup sont des agricultrices, se félicite Nathalie Prado. Pour obtenir un tel impact, nous recherchons et investissons dans des entreprises qui sont (i) dirigées ou gérées par des femmes ou (ii) des entreprises qui créent des résultats positifs pour les femmes grâce à un emploi digne et à l’égalité des chances. Mon expérience montre que le développement d’outils d’investissement garantissant que les considérations de genre deviennent une partie intégrante des investissements positifs pour la nature sont essentiels pour renforcer le rôle des femmes dans l’action et l’adaptation au climat. »
Face à la nécessité de s’adapter au changement climatique, les femmes se retrouvent de facto en première ligne de l’innovation et tentent de contourner les obstacles avec les moyens limités dont elles disposent. Dans les régions d’Afrique de l’Ouest, en particulier, elles doivent trouver des moyens de travailler avec moins de ressources et de matériel. Ces contraintes les poussent à mettre en œuvre des solutions de contournement qui contribuent de fait à une société plus sobre et plus respectueuse du vivant. En Inde par exemple, les semences traditionnelles résistantes à la sécheresse, dont les femmes étaient traditionnellement dépositaires, ont été délaissées au fil des ans au profit des semences OGM plus rentables à court terme. Or, les femmes ont réinvesti ces semences traditionnelles en raison des pénuries d’eau.
En devenant des pionnières dans le secteur de l’agriculture, des femmes entrepreneurs ont pris acte de la nouvelle réalité climatique… et des opportunités économiques qu’elle pouvait engendrer. Parmi ces milliers de femmes, citons Marisol Villalobos, fondatrice de Amasar à Puerto Rico , une entreprise à la pointe dans l’agro-industrie régénérative (AR), ou encore Nidhi Pant, jeune chimiste indienne. Déplorant le gaspillage alimentaire en Inde, où près de 40% des aliments sont gâchés entre la ferme et le marché, cette dernière a cofondé S4S Technologie, une technologie permettant aux agriculteurs de prolonger la vie des aliments récoltés et de les vendre à l’industrie agro-alimentaire, augmentant ainsi significativement leur revenu et diminuant le gâchis alimentaire.
On l’aura bien compris, donner pleinement aux femmes leur place dans la lutte contre le réchauffement climatique s’inscrit plus globalement dans la lutte pour l’égalité des droits. Et celle-ci se conduit sur de multiples fronts : intégrer les femmes dans les processus de décision, ouvrir l’accès aux financement pour les entrepreneuses, donner l’accès des filles aux filières scientifiques et technologiques.
Les actions des femmes se multiplient face à la pression du changement climatique. Un nombre croissant d’entre elles bénéficient du soutien de réseaux d’associations et d’acteurs financiers au niveau local. Les institutions internationales reconnaissent le rôle majeur que peuvent et doivent jouer les femmes dans ce défi. Gageons que le sujet sorte de l’hémicycle du CESE et entre par la grande porte des ministères, des entreprises et des fonds d’investissement pour qu’ils prennent enfin mesure de l’enjeu.
1 Avis du Conseil économique, social et environnemental, Inégalités de genre, crise climatique, et transition écologique, 14 mars 2023
2 United Nations, Women in the shadow of climate change, Balgis Osman-Elasha, UN Chronicle. Women…In The Shadow of Climate Change | United Nations
3 World Bank, Gender and Climate Change : Three Things You Should Know, 2017
4 Loarne-Lemaire, Séverine Le & Bertrand, Gaël & Razgallah, Meriam & Maalaoui, Adnane & Kallmuenzer, Andreas, 2021. « Women in innovation processes as a solution to climate change: A systematic literature review and an agenda for future research, » Technological Forecasting and Social Change, Elsevier, vol. 164(C).
5 A. Brooks, L. Huang, S. Wood Kearney et F.E. Murray,Investors prefer entrepreneurial ventures pitched by attractive men, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), 2014. Investors prefer entrepreneurial ventures pitched by attractive men | PNAS