Lorsque les électeurs des 28 États membres de l’Union européenne (UE) se sont rendus aux urnes en mai pour élire un nouveau Parlement européen, le deuxième exercice démocratique en importance dans le monde a constitué une cible de choix pour les cybermenaces, selon les mots du commissaire européen chargé de l’Union européenne. Mais grâce à des mesures accrues pour protéger ses citoyens de la désinformation, l’UE a évité des attaques qui auraient pu être « spectaculaires ».
L’Europe a agi à temps pour éviter le partage massif de fausses informations
Les élections législatives de l’UE, qui se sont déroulées dans la semaine du 23 mai 2019, ont été qualifiées d’exercice démocratique parfait. Contrairement à ce qui s’était passé par le passé, le scrutin n’a été entaché d’aucune irrégularité majeure, que ce soit sur le volet numérique ou papier. Le premier commissaire européen chargé de l’Union européenne pour la sécurité, qui est également chargé de coordonner les réponses de l’UE en matière de lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et la désinformation en ligne, s’est montré ravi du déroulement des votes. Il a fait valoir qu’une grande attaque de désinformation a été évitée pendant les élections parlementaires européennes en raison de la capacité de l’Europe à faire collaborer les États membres et la société civile. Un système d’alerte en temps réel a permis aux experts, y compris ceux de la société civile mais aussi des administrations gouvernementales, d’agir à temps pour éviter le partage à grande échelle de fausses informations destinées à influencer l’opinion publique.
L’équipe chargée de la lutte contre la désinformation s’est également tournée vers les principaux acteurs politiques dès le début de la campagne, ce qui a contribué à prévenir efficacement la menace de la désinformation par la sensibilisation quant à l’importance de l’adoption des bonnes pratiques en la matière. L’UE s’est également assise avec les grandes plateformes de médias sociaux pour mettre en place un nouveau code de conduite pour lutter contre la désinformation. Le Code de bonnes pratiques de l’UE en matière de désinformation, signé en octobre 2018, engage les entreprises de médias sociaux et l’UE à travailler à l’examen minutieux des publicités sur les plateformes de médias sociaux, notamment en ce qui concerne la communication politique, l’identification et à la suppression des faux comptes et l’autonomisation des consommateurs et des chercheurs pour identifier les informations douteuses.
Le code des bonnes pratiques de l’UE
Le Code de bonnes pratiques ne s’est pas limité à décréter ces nouvelles normes sur les médias sociaux. L’effort a impliqué Google, Facebook, Twitter, Mozilla et beaucoup d’autres plateformes dans un souci d’universalité. Les mesures que l’UE promeut ne sont pas conçues pour censurer la liberté d’expression, mais plutôt pour accroître la transparence pour éviter que les fausses informations ne soient partagées comme étant sûres et vérifiées. Il ne s’agit donc pas de juger si un contenu politique particulier est en soi vrai ou faux, bon ou mauvais. Ce serait s’engager sur la voie de la censure. Il s’agit plutôt d’insister pour qu’il y ait plus de transparence. L’objectif de ces efforts, explique l’UE dans un communiqué, n’est pas de débarrasser complètement le web des fausses informations, mais plutôt de renforcer la résilience de l’Europe et rendre les citoyens mieux outillés pour relever le défi de l’information vérifiable.