Au cours des quatre années qui ont suivi la publication du rapport sur l’avancement de l’intégration de l’UE, des progrès sensibles ont été accomplis pour renforcer la zone de la monnaie unique et rendre l’Union économique et monétaire européenne plus solide. Bon nombre des lacunes révélées par la crise économique, financière et sociale de l’après-2007 ont été comblées. Cependant, des mesures importantes doivent encore être prises. La monnaie unique et la coordination de l’élaboration des politiques économiques sont des moyens de parvenir à une fin : créer plus d’emplois, stimuler la croissance, encourager les investissements, œuvrer pour plus d’équité sociale et de stabilité macroéconomique pour les membres de la zone euro ainsi que pour l’UE dans son ensemble.
La Commission européenne met un coup de pied dans la fourmilière
Dans l’UE, beaucoup de choses ont été accomplies, mais il reste encore beaucoup à faire. Il s’agit de créer des emplois, de favoriser la croissance et l’équité sociale pour les citoyens. Il s’agit de préserver la stabilité et la résilience des économies, dans leur diversité, et de la capacité de l’Europe à prendre son avenir en main, à fortiori à la lumière des défis que pose la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. À la veille du sommet de l’euro du 21 juin, la Commission Européenne avait invité les dirigeants de l’UE à parvenir à un accord sur les principales caractéristiques de l’instrument budgétaire de convergence et de compétitivité en vue de favoriser une adoption rapide par le Parlement européen et le Conseil européen. La Commission avait également appelé les dirigeants européens à convenir de sa taille dans le contexte du cadre financier pluriannuel. Il s’agissait enfin d’achever les modifications du traité instituant le mécanisme européen de stabilité en vue d’une ratification rapide par les États membres de la zone euro. Cette remise à l’ordre est peu habituelle dans le contexte des institutions de l’UE, et beaucoup y voient une pression sur les dirigeants eurosceptiques de la part du couple franco-allemand.
L’UE est aujourd’hui appelée à redoubler d’efforts pour achever l’Union bancaire en commençant par des négociations politiques sur le système européen de garantie des dépôts. La question est la suivante : comment accélérer les progrès de l’Union des marchés des capitaux et intensifier les travaux visant à renforcer le rôle international de l’euro ? La Commission passe en revue les principaux progrès réalisés ces dernières années et trace la voie à suivre pour les années à venir. Depuis le sommet de l’euro de décembre 2018, les discussions se sont poursuivies sur le futur instrument budgétaire de convergence et de compétitivité pour la zone euro, sur la base de la proposition de la Commission relative à un programme d’appui aux réformes, sans pour autant aboutir à un compromis. Des discussions ont également eu lieu sur la réforme du mécanisme européen de stabilité, notamment pour fournir un soutien au Fonds de résolution unique sous la forme d’une ligne de crédit. Le filet de sécurité devrait servir de dernier recours pour soutenir une gestion efficace et crédible des crises bancaires dans le cadre du mécanisme de résolution unique. Il sera remboursé par des contributions du secteur bancaire européen.
La question monétaire au centre des défis de l’UE post-Brexit
L’achèvement de l’Union bancaire et de l’Union des marchés des capitaux (CMU) est également essentiel pour renforcer la résistance et la stabilité de l’euro. Des progrès significatifs ont été réalisés dans la réduction des risques au sein de l’Union bancaire. Le dernier rapport d’avancement de la Commission montre que le ratio des prêts improductifs pour l’ensemble des banques de l’UE continue de baisser, tombant même à 3 % au troisième trimestre de 2018, poursuivant ainsi sa trajectoire descendante vers les niveaux d’avant la crise. Pour l’avenir, il est essentiel de progresser dans la mise en place d’un système commun d’assurance des dépôts pour la zone euro. Le CMU favorisera la poursuite de l’intégration des marchés et contribuera à faire en sorte que les marchés des capitaux européens puissent résister aux grands défis internes ou externes qui menacent la stabilité de l’Union économique et monétaire, notamment la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Encouragée par les dirigeants en décembre dernier à poursuivre ses travaux sur ce dossier, la Commission fait également le point sur les travaux en cours visant à développer l’utilisation internationale de l’euro. La monnaie unique, qui a vingt ans, est la deuxième devise mondiale. Elle a montré sa capacité à rester forte même en temps de crise. Pour mieux comprendre comment stimuler l’utilisation mondiale de l’euro et identifier les obstacles éventuels, la Commission a activement consulté ces derniers mois les acteurs du marché dans différents secteurs (change, énergie, matières premières, produits agricoles et transports). Les décisions en lien avec cet objectif devraient être prises avant la fin de l’année 2019.