Voyage au Yémen et sécurité : risques, dangers et conseils de voyage

Le Yémen, relativement peu fréquenté au Moyen-Orient, offre aux voyageurs une expérience enrichissante, caractérisée par des merveilles naturelles distinctes et un riche patrimoine culturel. Stratégiquement située au large des côtes du Yémen, Socotra possède un écosystème unique au monde et constitue un refuge pour les espèces endémiques. Pour les passionnés d’histoire, le Yémen conserve des sites patrimoniaux qui renvoient aux échos d’anciennes civilisations. La vieille ville de Sana’a jouit de la protection de l’UNESCO, garantissant la préservation de ses structures architecturales significatives. En outre, la forteresse Al-Qahira, qui monte la garde au-dessus de la ville, offre un contact tangible avec le glorieux passé du Yémen. La cuisine du pays, riche en épices et en saveurs, est un témoignage authentique de la civilisation gastronomique de la région. Toutefois, la sécurité du voyage doit être soigneusement étudiée et évaluée par les personnes souhaitant s’immerger dans la découverte du Yémen.

Les zones à éviter au Yémen

Actuellement, la guerre civile au Yémen touche de plein fouet les régions les plus isolées, notamment l’île de Socotra. Dans certaines régions du Yémen, le risque de présence de mines terrestres est élevé, menaçant ainsi gravement la sécurité des personnes. Les hauts plateaux du centre du pays, les régions du sud et les environs d’Aden ont été identifiés comme des zones à forte présence de mines terrestres. En outre, les femmes sont confrontées à des problèmes spécifiques en voyageant dans les zones contrôlées par les Houthis. Dans ces zones, le harcèlement est malheureusement plus fréquent et des restrictions peuvent être mises en place pour empêcher les femmes de se rendre librement dans ces zones sans être accompagnées d’un tuteur masculin. En raison des activités terroristes, certains territoires spécifiques doivent faire l’objet d’une vigilance accrue : il s’agit de Ma’rib, Hadramawt, Shabwah et Al-Bayda. La forte présence d’Al-Qaïda dans ces régions augmente le risque d’être confronté à des actes terroristes.

La criminalité au Yémen

En pleine guerre civile au Yémen, la criminalité est souvent négligée, mais elle reste une problématique centrale qui mérite une attention particulière. Le chaos engendré par la guerre favorise l’épanouissement d’éléments néfastes, tels que les maraudeurs. De plus, les armes peuvent facilement être acquises pendant les hostilités. L’obtention de statistiques actuelles et précises sur la criminalité au Yémen constitue un défi de taille. La guerre civile fragmentée a érodé la domination d’un gouvernement central capable d’exercer un contrôle territorial ou de rendre la justice, sans compter la compilation systématique des informations sur la criminalité. Selon les données de la Banque mondiale, le taux d’homicide au Yémen est supérieur à la moyenne mondiale. Pour les analystes, les taux de criminalité sont montés en flèche depuis lors, en raison de l’environnement non réglementé qui règne actuellement dans le pays.

Actuellement, les bombardements de civils, les agressions sexuelles, les agressions d’enfants et la torture de détenus font partie des crimes commis au Yémen. L’absence d’un gouvernement opérationnel offre également un terreau fertile à la prolifération des syndicats du crime organisé, qui entretiennent des liens à la fois nationaux et transnationaux. Les groupes en question se livrent souvent à des actes odieux tels que le trafic d’organes et d’armes, le commerce illicite de stupéfiants et la contrebande de pétrole. Dans les régions les plus reculées du pays, les factions armées sont parvenues à imposer leurs propres systèmes de « loi », souvent basés sur des actes criminels tels que les enlèvements, la contrebande et les vols à main armée sur les routes. Selon certaines sources, certains liens entre les dirigeants houthis et des entités criminelles organisées ont été constatés dans le pays.

De plus, la guerre a involontairement stimulé l’expansion du marché noir. Outre les criminels endurcis, ces conditions désastreuses sont à l’origine des activités illicites de nombreux Yéménites. Face à la perspective angoissante de la famine, les possessions des visiteurs étrangers, que ce soit des portefeuilles remplis d’argent liquide, des passeports promettant un voyage sans entrave ou des smartphones à prix élevé, représentent une tentation irrésistible pour certains. Malgré l’absence de statistiques quantifiables en raison des difficultés inhérentes à la collecte de données en temps de guerre, la petite délinquance semble elle aussi avoir augmenté en corrélation avec le conflit. En bref, la complexité de la criminalité au Yémen est étroitement liée aux conflits en cours, et pose de sérieux défis à la paix et à l’ordre dans le pays.

Le terrorisme au Yémen

Au Yémen, la longue guerre civile entraîne une multitude de conséquences désastreuses, notamment l’affaiblissement du contrôle gouvernemental. Cette situation de vacance du pouvoir, combinée à la facilité d’accès aux armes et à l’abondance de jeunes privés de droits et confrontés à de maigres perspectives, facilite la montée en puissance et la consolidation des organisations terroristes dans le pays. Dans le paysage sécuritaire du Yémen, les factions terroristes opèrent avec une proéminence troublante aux côtés des groupes d’insurgés et des factions alignées sur le gouvernement. L’organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) se distingue parmi ces organisations par ses activités et ses intentions connues. Le groupe a mené des attaques contre diverses cibles, notamment des combattants houthis et des structures gouvernementales, et a exprimé ses aspirations à frapper les intérêts occidentaux au Yémen.

D’un point de vue statistique, le risque d’incidents terroristes a tendance à augmenter en corrélation avec les observances religieuses et les événements politiques importants. Les cibles historiques ont été des édifices gouvernementaux, des points de contrôle de sécurité, des sites religieux, des centres de transport et des établissements fréquentés par des visiteurs internationaux. Malheureusement, la généralisation de la menace terroriste au Yémen empêche toute possibilité d’éviter un tel attentat. Bien que certaines zones, telles que la région reculée de Shabwah, soient connues pour être particulièrement vulnérables, le risque reste répandu dans l’ensemble du pays. Les mesures de protection telles que l’emploi d’équipes de sécurité peuvent, par inadvertance, attirer l’attention et faire d’une personne une cible plus visible pour les actes terroristes.

L’enlèvement au Yémen

Le risque d’enlèvement constitue l’un des risques les plus graves pour les visiteurs internationaux au Yémen. En effet, les auteurs d’enlèvements peuvent être des réseaux terroristes, des criminels de droit commun, des factions tribales ou des bandes de maraudeurs. Dans certains cas, les otages pris par des ravisseurs individuels ou des tribus peuvent être vendus à des organisations terroristes. La détention par des factions rebelles ou des figures d’autorité peut se produire brusquement et sans motif légitime, ressemblant à un enlèvement par son impact et son caractère arbitraire. Les ressortissants occidentaux, notamment les journalistes et les travailleurs humanitaires, ont toujours été exposés à un risque accru. Cependant, tous les étrangers présents au Yémen sont des cibles potentielles d’enlèvement. Dans certains cas inquiétants, des entités terroristes ont exécuté des captifs dans le but explicite d’envoyer un message.

Dans un contexte marqué par le refus de nombreux gouvernements de négocier avec les ravisseurs et par la rareté des représentations consulaires au Yémen, les chances d’intervention en faveur d’une personne enlevée sont extrêmement réduites. Les opérations de sauvetage ou les négociations sont encore plus improbables sans ressources ou relations personnelles. Les risques d’enlèvement sont particulièrement élevés dans certaines régions du Yémen. Les itinéraires reliant les grands centres urbains tels que Sanaa, Ta’izz et Aden sont connus pour présenter un risque élevé d’enlèvements. En réalité, l’ombre d’un enlèvement potentiel au Yémen ne peut jamais être complètement dissipée. Le recours à une escorte de sécurité peut certes atténuer certains risques, mais le moyen le plus efficace de prévenir le danger est certainement l’absence totale de voyage au Yémen.

La situation sécuritaire au Yémen

D’après les évaluations actuelles, le Yémen reste une destination dangereuse pour les voyageurs. Le pays est plongé dans un conflit civil incessant depuis une dizaine d’années, entraînant une instabilité généralisée, un effondrement de l’économie et de graves crises humanitaires, notamment la famine. L’absence d’un gouvernement central efficace se traduit par l’anarchie qui règne dans de grandes parties du Yémen, un terrain propice au développement de la criminalité et du désordre. La consigne des ministères des affaires étrangères à travers le monde est claire : l’interdiction absolue du voyage vers le Yémen. De plus, plusieurs pays ont même adressé des avertissements sévères, tels que la confiscation des passeports des citoyens qui choisissent de ne pas tenir compte de ces conseils.

Les origines de la guerre remontent à 2014, à la suite de frictions entre les insurgés chiites houthis et les dirigeants nationaux majoritairement sunnites. La situation s’est depuis transformée en un conflit prolongé, exacerbé par l’aide militaire extérieure et l’afflux d’armes. Les puissances régionales, à savoir l’Arabie saoudite et l’Iran, considèrent le Yémen comme un champ de bataille pour leurs désaccords géopolitiques plus larges, contribuant ainsi à la prolongation et à l’intensification des hostilités. Selon les rapports des Nations unies, un grand nombre de décès liés au conflit sont susceptibles d’être causés par des facteurs indirects tels que la pénurie de nourriture. Le spectre d’une famine généralisée plane sur le pays, ainsi que la récurrence de maladies telles que le choléra.

Dans un tel scénario, la sécurité des personnes qui visitent le Yémen est incertaine, étant donné que les gouvernements et les communautés locales sont dépassés par la lutte pour subvenir aux besoins des populations. Malgré les risques, une partie des voyageurs enclins au tourisme extrême continue de s’aventurer au Yémen. Toutefois, cette situation crée une certaine hostilité de la part de certains résidents locaux qui estiment la fréquentation touristique comme une ponction sur des ressources déjà limitées qui peuvent être allouées aux efforts d’aide humanitaire. Les crimes tels que les actes terroristes, les enlèvements, les détournements de voiture avec usage d’armes, les vols, les vols avec usage d’armes à feu et les incidents de harcèlement sexuel et de violence aggravent un environnement déjà périlleux. Compte tenu des risques élevés, les voyageurs sont invités à s’abstenir de se rendre au Yémen.

Quelques conseils de sécurité supplémentaires à suivre si vous vous rendez au Yémen

Lors de la préparation d’un éventuel voyage au Yémen, les voyageurs doivent se conformer à de nombreuses consignes de sécurité :

Les structures de santé au Yémen sont limitées, insuffisamment approvisionnées et ne disposent généralement pas des ressources nécessaires pour répondre aux besoins en cas d’incident médical grave. Avec la propagation rampante de maladies telles que le COVID-19, le choléra et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, les trousses médicales personnelles deviennent un élément essentiel de l’inventaire de voyage.
La violence au Yémen se manifeste souvent sous la forme de détournements de voitures à main armée, exacerbés par la profusion d’armes en circulation dans la région. Pour limiter les risques lors des déplacements en voiture, le verrouillage des portes et la fermeture complète des fenêtres sont d’une importance cruciale. Les déplacements en convoi sont fortement recommandés, sous couvert d’un dispositif de sécurité, en fonction des circonstances.
Le cadre culturel et juridique du Yémen est en outre profondément ancré dans des valeurs conservatrices, guidées par la charia islamique. Par conséquent, les comportements et les modes de vie, y compris, mais non exclusivement, les relations extraconjugales, les identités LGBT+ et la consommation ou la possession d’alcool et de stupéfiants, sont susceptibles d’avoir de graves répercussions sur le plan juridique.
Les voyages à destination de l’île de Socotra présentent parfois des falsifications en termes de sécurité de la part de certains opérateurs touristiques. La plus grande prudence reste de rigueur dans les relations avec les organismes en question, en raison des cas de délivrance de faux visas signalés. La possession d’un tel document peut entraîner d’importantes difficultés juridiques dans les relations avec les autorités yéménites.

Conclusion

De manière générale, compte tenu de l’état actuel du conflit et de l’éventail des dangers présents, un report de tout projet de voyage au Yémen est recommandé avant la résolution du conflit. Le risque accru d’être exposé à un conflit armé, à des activités terroristes, à des enlèvements et à d’autres formes de criminalité violente confère à la région un caractère extrêmement périlleux pour tous les visiteurs. Au-delà des risques pour la sécurité personnelle, certaines implications éthiques doivent être soulignées. Dans ces conditions, un voyage au Yémen se traduit par une pression supplémentaire sur les ressources locales limitées et peut nuire aux efforts d’aide visant à soutenir le peuple yéménite en ces temps difficiles.

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